Avortement clandestin : Que du mauvais souvenir témoigne Aisha 32 ans
Jeune santé est allée à la rencontre d’une jeune ménagère
rescapée d’un avortement «maison». L'histoire révèle une dangereuse tendance au
Nord-kivu: se faire conseiller par ses amies du quartier sur les techniques
d'avortement.
Tombée dans les bras d’un homme marié peu
de temps après la mort de son propre époux, Aisha se retrouve enceinte. De peur
d’être rejetée par ses proches, elle prend la décision d’avorter.
Au même moment, les femmes de son
entourage rapportent que l’avortement en est tabou mais à la mode. La question
qui fait tourner sa tête devient celle de savoir «comment avorter».
Aisha se lance dans sa propre course à
l’avortement. «Comment avorter à la maison» ou «comment avorter à deux mois de
grossesse» sont les
phrases qui font le débat avec ses conseillères.
Et ce qu’elle entend comme réponses ferait
frémir n’importe quel médecin. L’une d’elles, lui conseille de se procurer deux
médicaments, notamment un traitement contre les ulcères et brûlures de
l’estomac. En les combinant, apprend-t-elle, le fœtus devrait être expulsé en
toute sécurité.
Aisha sort du monde théorique pour entrer
dans le monde pratique et s’embarque dans une procédure qui aurait pu lui être
fatale.
Elle se procure les médicaments
conseillés, dépose sa fille dans son village familial, se prépare à effectuer
elle-même une intervention extrêmement risquée.
Avant de passer à la dernière étape, «elle
se fait conseiller par une autre de ses débatteuses pour se rassurer».
Puis elle avale sa première tablette, suivie d’une deuxième six heures après.
La douleur devient vite insupportable. Aisha
est seule dans sa chambre et vit un enfer.
«Je me suis mise à crier, et entendre
quelqu’un frapper à la porte. J’étais étendue au sol, suant et saignant à
profusion. Je ne pouvais même pas me déplacer pour aller ouvrir la
porte», se souvient-elle.
Elle est transportée d’urgence à l’hôpital
et doit acheter le silence d’un de ses voisins qui menace de révéler son
avortement.
C’est
ainsi que la jeune Aisha a enfin bénéficié après cette tragédie, d’une
assistance médicale et des meilleurs soins pour son avortement.
Innocente KABANO
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